Rubrique réalisée en collaboration avec le Groupe de Recherches Historiques.

Vous y trouverez des informations concernant les rues de Jouy-en-Josas : leur histoire, l'origine de leur nom, des photos anciennes et récentes... Cette rubrique s'enrichira progressivement de toutes les rues de la commune.



La rue Oberkampf




Appelée autrefois "Grande Rue" ou encore "Rue de Jouy", cette rue prend le nom du fondateur de la Manufacture de Toiles peintes, Christophe Philippe Oberkampf, sur décision du Conseil Municipal en 1845. Depuis des siècles rue principale du village, elle fait partie, avec celles entourant l’église, des rues les plus anciennes. Pont de liaison entre les deux versants de la vallée de la Bièvre, donnant accès à la "place de l’Eglise", sa situation en fait, depuis longtemps, une rue passante et commerçante.



La rue Oberkampf vue des remparts, au fond, on aperçoit le bâtiment de la Mairie :



Histoire de la rue Oberkampf

Le tracé de la rue et la disposition des maisons n’ont guère changé, hormis à ses extrémités, car des travaux vont être entrepris pour améliorer l’accès. En 1780, la partie Sud de la rue, côtoyant la place de l'Eglise, est raccordée à la "route d’Orléans" (actuelle rue de la Libération) après démolition de plusieurs maisons. Ce nouveau tronçon longe le mur de soutènement de cette route, mur appelé "les remparts". En 1856, la partie Nord de la rue est prolongée jusqu'à la nouvelle rue transversale créée en même temps (actuelle avenue Jean Jaurès).



L'Eglise Saint Martin vue depuis la route d'Orléans (rue de la Libération) et le mur de soutènement ("les remparts") :




La rue Oberkampf est pavée en 1868, puis sont installés l’eau courante aux fontaines (1890), l’éclairage public au gaz et ensuite à l’électricité (entre 1900 et 1920).
Quoique très remaniées, de nombreuses maisons de la rue Oberkampf remontent au 18ème siècle. Le passé de certains édifices est lié à Oberkampf.



La rue et ses commerces

En 1900, la rue Oberkampf compte :

  • Deux épiceries
  • Deux boucheries
  • Une boulangerie
  • Un fruitier
  • Un débit de vin
  • Un coiffeur
  • Un buraliste
  • Deux cordonneries
  • Deux plomberies


L'auberge "l’Ecu de France", maison ancienne récemment restaurée s'appela d’abord "l’Auberge de l’Ecu".




La mairie : ancienne maison d'habitation d'Oberkampf

Elle fut construite en 1766 dans le cadre de l’ensemble des bâtiments de la Manufacture. Maison d’habitation, elle est en plus un siège social, un lieu de décisions et le centre de la vie municipale dans la période pendant laquelle Oberkampf est maire de Jouy, sous la Révolution (1790-1793). En 1899 la maison est achetée par la municipalité au Baron Cabrol de Mouté (apparenté à la famille Oberkampf) et devient Mairie et Ecole des Filles. La cloche qui rythmait le travail des ouvriers de la Manufacture est dressée dans la cour, non loin de la statue du «maître » inaugurée en 1900. Depuis, la Mairie a connu bien des transformations, la plus notable sera celle de son agrandissement par un bâtiment moderne, dont les travaux ont débuté en 2005.




Aujourd'hui



Les maisons "Révérend"




En 1774, Oberkampf achète au « Sieur Révérend, avocat au Parlement, conseiller référendaire en la Chancellerie du Palais de Paris », les deux premières maisons (aujourd’hui de n°1 à n°7, côté gauche de la rue en partant de la mairie) qu’on appela longtemps "les maisons Révérend ". Après la période révolutionnaire et jusqu’en 1839 la mairie occupait des locaux dans la première de ces maisons dite, dans les actes notariaux, « l’ancienne mairie ». Démolie et reconstruite dans l’alignement de la rue, cette maison est actuellement une pharmacie. La deuxième maison fût occupée par Oberkampf d’abord en qualité de locataire : de 1761 à 1767 il y installa, au rez–de-chaussée, une imprimerie pour ses toiles et , au premier étage, son logement. Actuellement le rez-de-chaussée de cette maison est occupé par un Institut de Beauté et une agence de la Caisse d’Epargne.



Le Vieux Moulin


Gravure du Moulin de Jouy, 1846

En 1773, Oberkampf s’est rendu acquéreur des trois premières maisons du côté droit de la rue (en partant de la mairie). La première, qui n’est plus celle d’origine, était appelée "la maison du moulin" et était la propriété du meunier. Cette maison a vu l'installation en 1974 d'une partie de l'école municipale de musique, créée fin 1971 dans le sous-sol de la Mairie par Monique LE SAINT, ainsi que plusieurs associations dont le Football. Actuellement, cette maison est louée à un laboratoire d’analyses médicales. A l’arrière de ces maisons se trouvait, mu par les eaux de la Bièvre, "le Moulin de Jouy" (ou "Moulin Quentin", du nom d’une dynastie de meuniers), ancien moulin seigneurial flanqué d’une tourelle ronde, à toit conique, contenant un escalier en colimaçon (description de 1678). En 1761, Oberkampf loue ce moulin au seigneur de Jouy, le marquis d’Harcourt Beuvron. Il utilise sa force motrice pour animer une machine à calandrer et des pilons pour broyer ses produits de coloration. En 1773 il en devient le propriétaire. Après la mort d’Oberkampf et la vente, par son fils, des biens de la manufacture, le nouveau propriétaire, J.J. Barbet, futur Barbet de Jouy, fait démolir le moulin, en 1828, et construire une minoterie "à l’anglaise" pour moudre à nouveau du blé. En 1907, les fonctions nourricières du moulin se terminent définitivement. Il est intégré dans une usine de produits chimiques, l'Usine Agostini (puis Decamps) qui s’implante à Jouy, et dont les ateliers s’étendront au fil des ans sur le site compris entre les voies de chemin de fer et le bief du moulin. L'usine fermera ses portes en 1968.



Le Moulin intégré à l’Usine Agostini (vers 1906) et le Moulin aujourd’hui (vu de la Mairie) :







En 1972 la ville de Jouy devient propriétaire du site, rase les ateliers mais conserve le moulin avec le projet de construire sur les 12 000 m2 libérés un programme immobilier.
Le projet est abandonné et laisse place à un parking de centre ville et à des espaces verts, les "Jardins d’ Oberkampf", inaugurés en 1976. Familièrement appelé "Le Vieux Moulin", ce bâtiment a abrité un atelier-école de Tissage en 1974, l’ Imprimerie du Vieux Moulin, et la Bibliothèque de l'Association des Familles.



La maison des soeurs


La "Maison des sœurs" est la dernière maison située à l’angle de la rue Oberkampf et de la rue de la Libération. Elle fut bâtie en 1781, par le seigneur de Jouy, pour les sœurs de Charité de la congrégation de Saint-Lazare, établies dans la paroisse de Jouy au XVIIème siècle. Les religieuses prenaient soin des pauvres, soignaient les malades et tenaient une école pour les filles. Elles sont chassées fin 1793 (sous la Convention) par le "Conseil Général de la commune de Jouy" (Conseil Municipal) qui décide que "la maison sera à la disposition de la commune". Ultérieurement, la mairie sera transférée dans la maison Révérend.





Le monument aux Morts





Adossé au mur de soutènement de la Rue de Libération, il serait "l’un des plus originaux de France", a-t-on pu écrire. Construit en 1922, il est oeuvre de l’architecte Georges Vaudoyer, membre d'une lignée de grands architectes, lequel possédait une résidence aux Metz. Le monuments abrite une plaque de marbre sur laquelle sont gravés les noms de 52 soldats morts pour la France au cours des guerres de 1914-1918 et de 1939-1945.




Autour de l'église

La place de la Division Leclerc






Anciennement place de l'Eglise, elle a pris son nom après la Libération, car le 24 août 1944, un détachement de la 2ème Division Blindée fit mouvement vers Jouy-en-Josas. Les blindés de la section Maret arrivèrent par la rue Million et stationnèrent sur cette place, avant de reprendre le combat. Il était 13h35. les volets s'ouvrirent et les jovaciens accoururent pour fêter leurs libérateurs.

Au 18ème siècle, on trouve encore à son emplacement "l'ancien cimetière", mais, le temps passe… et la place devient parking à partir des années 60'. Elle est réaménagée par la municipalité, en 1997 et redevient ainsi un lieu de rassemblement et de rencontre.



Rue Million





Rue Bonnard





Rue Saint-Roch








La rue desservait "le grand cimetière" dans lequel se trouvait la chapelle Saint-Jacques situé au 18ème siècle sur le côté nord de la rue, approximativement en face de l'actuelle rue Pétineau puis le "nouveau cimetière" (cimetière actuel) crée en 1805. La rue Sainte Roch se termine sur une note plus gaie avec des équipements sportifs : le stade d'entraînement Pierre Jeanrenaud (qui date de 1983) et le Centre Sportif et Associatif (CSA), inauguré en 1997.

A l'angle des rues Saint-Roch et Million, on peut toujours voir la "maison Louis XIV", dont le nom évoque plus un style qu'une époque.



Rue Pétineau




Cette rue, parallèle à la rue Oberkampf, est également l'une des plus anciennes de Jouy. Elle permit au village de s'étendre vers l'est. Elle porte son nom depuis 1845. Lors de la construction de la ligne de chemin de fer, vers 1880, le bas de la rue est dévié vers le passage à niveau nouvellement construit. Une passerelle enjambant la ligne de chemin de fer est construite dans l'alignement de la rue pour permettre de rejoindre l'ancienne mairie et les écoles. Elle sera détruite en 1910.

Jacques François Pétineau (Paris 1763-Paris 1857) était le beau-frère d'Oberkampf et son bras droit à la Manufacture. Il occupe la fonction de maire de Jouy de 1793 à 1819 et celle de Conseiller général sous l'Empire. Il fait don aux pauvres de la commune d'un terrain longtemps appelé "Jardin des Pauvres".

Au n° 3 de la rue la façade de la maison abrite une niche avec une statue de la Vierge, d'où le nom de "Ave Maria" donné longtemps à cette maison et à la rue.

La Résidence Pétineau, située le long de cette rue, a été inaugurée en 1967.



Rue Charles Dallery







Rue Loiseau




Le centre de Jouy

Avenue Jean Jaurès





- Des commerces. Il existait au n°28, l’ancien cinéma « le Portique », ouvert de 1940 à 1960 (dates approximatives).




- Au n°38, le café restaurant Le Robin des Bois, construit vers 1882, qui s’appelait l’hôtel de la Gare, guinguette à la « Belle Epoque.




- L’hôtel des postes inauguré en 1975
- L’école primaire Emile Mousseau, ouverte en 1955, qui porte le nom de celui qui fut presque 30 ans le maire de Jouy-en-Josas. Il assuma notamment la difficile période d’occupation allemande.
- L’école maternelle, ouverte en 1987, qui porte le nom de Jacques Toutain, maire de Jouy-en-Josas (1970-1985).
- Le centre commercial ouvert en 1995, installé dans les chais construits en 1947 par M. Marteau, négociant en vins.




La place de la Marne


Cette place créée en 1878 était la « place des Fêtes » de Jouy puis elle devint la place Jean Jaurès vers 1920, puis la place de la Marne en 1926, en souvenir des deux batailles victorieuses de la Marne de 1914 et de 1918.




En 1937, un marché couvert est construit sur la partie nord de la place. Transformé en 1972 en salle polyvalente, il prend le nom de « Salle du Vieux Marché », tandis qu’un petit marché couvert est installé sur le côté gauche de la place, en 1973. Fidèle aux traditions jovaciennes, la place reste le cœur des animations culturelles de la ville. La salle du Vieux Marché, après d’importants travaux de réhabilitation et de modernisation, a été inaugurée par le Maire, Monique Le Saint, à l’occasion de la fête de la Musique, le 21 juin 2006.




Un bâtiment communal comprenant une halte garderie est construit en 1972, puis une mini crèche en 1984.




La place de la Gare




Une place circulaire existait à l’intersection avec la rue du Temple. Pour permettre l’édification de la gare et de ses accès, elle est supprimée, en 1878, et remplacée par l’actuelle place de la Marne.

La gare, à l’architecture caractéristique du réseau de la Grande Ceinture, fut ouverte en 1883. Elle a retrouvé une deuxième jeunesse grâce aux travaux de rénovation réalisés par l’Association de réinsertion « Chantiers de France » en 2001.




Le square Sarrasin Demaraise



En 1934 la société des Chemins de Fer cède à la commune une bande de terrain située le long de la voie ferrée et l’avenue Jean Jaurès , comprise entre la maison de garde barrière de la rue Oberkampf et la place de la gare.

La municipalité y crée un square qui est réaménagé en 1973 pour permettre à la Bièvre de couler à ciel ouvert.En 1986, une aire de jeux pour jeunes enfants est aménagée. Les travaux exécutés permettent la mise en valeur de deux pierres mémoriales rappelant qu’à cet endroit, le 20 juin 1806, l’Empereur Napoléon I décora Oberkampf de sa propre Croix de la Légion d’Honneur.



En 1982 le square prit le nom de Sarrasin Demaraise, associé providentiel d’Oberkampf pendant 27 ans, de 1762 à 1789. Ses compétences d’avocat et de juriste et son apport de capitaux dans la société permirent le développement de la Manufacture des toiles imprimées.




Rue de Beuvron






Les deux plus anciennes maisons de la rue sont :

1 : celle de la boulangerie, au n°5, première maison construite (entre 1851 et 1854) qui abrita, en 1901, la boulangerie Pinault

2 : celle située à droite de l’entrée de la rue de la Vieille Poste, dernier vestige de l’école privée Jeanne d’Arc qui accueillit des élèves filles de 1900 à 1983. Les bâtiments furent détruits en 1988 pour la construction de maisons de ville






Ecole Jeanne d'Arc


La maison d’angle avec la rue du Dr. Kurzenne était le « Café de l’Espérance » :






La rue du Montcel


Le Bureau de Bienfaisance et son école de filles créés grâce au legs Oberkampf, tenus de 1826 à 1883 par les sœurs de charité de la Providence de Portieux (localisation approximative)


L’école primaire de garçons, ouverte en 1881 pour 80 élèves, fut transformée en école maternelle, de 1988 à 1990. Après démolition, des maisons de ville et des bureaux furent édifiés à cet emplacement




Le Domaine du Montcel




Propriété des moines de l’Abbaye de Saint Germain des Près, dès le IX° siècle, le domaine du Montcel passe, au XVI° siècle, aux mains de la famille Escoubleau de Sourdis, seigneur de Jouy. L’hôtel seigneurial et les dépendances se trouvent alors sur un domaine de 12 hectares.

C.Ph. Oberkampf, patron de la Manufacture, l’achète en 1795 et réalise des travaux d’agrandissement. Le Montcel reste dans la famille Oberkampf/Mallet jusqu’en 1923 quand, acheté par les frères Jeanrenaud, il devient une école de haute renommée.


Pendant la guerre, l’armée allemande s’installe au Montcel (1940 - 1944) et n’hésite pas à incendier le château avant de prendre la fuite, le 24 août 1944.

L’école est rouverte après la Libération et continue de fonctionner jusqu’en 1980.
Depuis, le Montcel connaîtra des vocations diverses, dont l’installation de la célèbre Fondation Cartier (1984-1993).


Le domaine du Montcel après l'incendie


Le domaine du Montcel en 1947




Le pont Austerlitz







Bibliographie


- ARCHIVES communales de Jouy-en-Josas, 1S1 terrier de la seigneurie de Jouy-en-Josas, 1765
- WIDMMER Gottlieb, Mémorial de la Manufacture, manuscrit, collection privée, 1859
- DUREAU, Monographie historique communale de Jouy-en-Josas, par, l’instituteur de la commune, 1900
- CLERC Lucien, l’Histoire de Jouy-en-Josas, monographie manuscrite, 1943 (pour diplôme d’instituteur à l’Ecole normale de Versailles)
- Registres des procès-verbaux de délibérations du Conseil Municipal, MAIRIE de Jouy-en-Josas